Histoire des Croisades

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Histoire des Croisades

L’Europe entière prit part aux Croisades, mais c’est à l’Histoire de France, plus que toute autre, que se rattache celle de ces grandes expéditions. La première fut prêchée par un pèlerin français, Pierre l’Ermite, et lancée de France, au concile de Clermont. La chevalerie française a fourni les plus nombreux contingents, à telle enseigne que leurs adversaires musulmans ont donné à tous les croisés le nom de Francs. La défense de la Terre Sainte fut du reste étroitement liée aux vicissitudes du royaume de France. Enfin, la plupart et les plus illustres des historiens des Croisades furent des Français, Jacques de Vitry, Albert d’Aix, etc. D’aucuns y ajoutent Guillaume de Tyr, bien que cet illustre chroniqueur parlât de la Terre Sainte comme de sa patrie.

Guillaume de Tyr a laissé deux ouvrages, entrepris à la demande du roi Amaury. Le premier comprenait une histoire des Arabes depuis la venue de Mahomet jusqu’à l’année 1184, puisant aux sources de manuscrits arabes, mais, semble-t-il, perdu. Le second offre une histoire des Croisades, du concile de Clermont en 1095 suivi du départ des premiers conquérants de Jérusalem, jusqu’à l’année 1184, à la veille de la mort de Baudouin IV. Ce récit de près d’un siècle d’expéditions, de batailles et de conquêtes en Terre Sainte, constitue l’une des sources les plus réputées pour son érudition, bien supérieure à celle des autres écrivains de la même époque. Parlant couramment l’arabe et le grec, et grâce à ses fonctions ecclésiastiques et politiques, Guillaume de Tyr a eu accès aux meilleures sources pour composer son Histoire des Croisades, « une des plus grandes œuvres historiques du XIIe siècle ». On peut dire sans conteste que, de son temps, nul n’a fait aussi bien. Publiée pour la première fois en 1549, l’Histoire des Croisades de Guillaume de Tyr reparaît aujourd’hui dans sa version intégrale, présentée et annotée par M. Guizot.

Guillaume de TYR

L'auteur : Né vers 1130 dans une famille noble d’origine française, à Jérusalem selon son continuateur Hugues de Plagon, il étudia les lettres en Occident, probablement à Paris, et fut nommé à son retour, grâce au soutien d’Amaury de Jérusalem, archidiacre de la métropole de Tyr en 1167. Mais en l’élevant aux dignités ecclésiastiques, le souverain n’avait pas l’intention de se priver de son aide dans les affaires du royaume. La même année, il l’envoya en ambassade à Constantinople afin de conclure une alliance avec l’empereur Manuel Comnène, contre le sultan d’Égypte. En 1169, le roi Amaury lui confia l’éducation de son fils Baudouin, alors âgé de neuf ans. Lorsque l’enfant monta sur le trône en 1173, Guillaume reçut la charge de chancelier du royaume, puis l’année suivante celle de l’archevêché de Tyr. Son Histoire de Croisades révèle la part importante qu’il prit dès lors dans les affaires publiques, et avec quelle fermeté il défendit le pouvoir de Baudouin IV, le roi lépreux, son élève, contre d’ambitieux rivaux. En 1178, Guillaume alla à Rome assister au troisième concile de Latran, et rentra en Terre Sainte par Constantinople, pour traiter avec l’empereur des affaires du royaume. Il y demeura sept mois, regagna Jérusalem et revit enfin Tyr après une absence de près de deux années. Après 1183, la chronique de Guillaume, plus incertaine, livre peu d’informations sur la vie de son auteur, à une époque où le royaume entrait en décadence. On le retrouve toutefois en France, en 1188, soit un an après la prise de Jérusalem par Saladin, prêchant une nouvelle croisade aux rois de France et d’Angleterre, Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion. C’est là la dernière trace de son existence.

Tome I, XXII + 488 pages (avec notice sur G. de Tyr)

Tome II, 520 pages

Tome III, 468 pages